Les chevaux, les chevaux de course et le commerce des chevaux. Il n’est pas surprenant, compte tenu de notre interdépendance, de constater le nombre d’expressions idiomatiques en anglais désignant notre ami équin qui se sont glissées dans notre langage quotidien, ou qu’il s’agisse de métaphores, de comparaisons, et d’autres expressions.
Un cheval, un cheval, mon royaume pour un cheval
Dans la littérature anglaise, les chevaux ont laissé leur marque avec « my kingdom for a horse » (mon royaume pour un cheval), mot inventé par Richard III de Shakespeare, dans lequel la phrase complète est « a horse, a horse, my kingdom for a horse » (un cheval, un cheval, mon royaume pour un cheval) et qui est devenu une expression idiomatique en anglais faisant référence à la fois à un roi qui pourrait perdre son royaume parce qu’il a perdu son
cheval, au fait que quelque chose de petit et d’insignifiant est plus nécessaire qu’un royaume, et aussi au « Trojan horse » le cheval de Troie de l’Iliade d’Homère dans lequel les Troyens, faisant entrer un cheval en bois dans leur ville, découvrent trop tard qu’il est rempli de soldats grecs qui, la nuit venue, sortent de leur cachette, tuent les gardes, ouvrent les portes de la ville et mettent le feu à la ville.
Quant à l’équitation, elle nous ramène à l’époque de la chevalerie pour l’expression « at full tilt » (= à plein régime, la bascule (« tilt ») étant l’un des premiers noms de la joute où deux chevaliers se chargeaient l’un l’autre à cheval pour tenter de faire tomber leur adversaire de sa monture), et également pour la locution « to get on one’s high horse » (= monter sur ses grands chevaux) qui fait référence à l’arrogance des commandants qui choisissaient les plus grands chevaux pour montrer leur puissance et, en montant au-dessus de la foule, pouvaient donner l’impression d’être supérieurs que ceux qui se trouvaient en dessous.
Plus tard viendront des sports équestres plus modernes tels que les courses de chevaux, et en particulier les paris, avec de nombreuses expressions comme : « a turn-up for the book » où le « book » est le registre des paris placés sur une course et, lorsqu’un cheval favori se comporte de manière décevante, la plupart des paris sont perdus et donc le « book » et le « bookmaker » en profitent. Ainsi, les expressions pour les gagnants , « shoo-in » signifiant un gagnant et provenant des courses de chevaux des années 30, où un shoo-in était le gagnant d’une course truquée, et « hands down » se référant à une victoire facile et décisive et provenant d’un jockey tellement sûr de sa victoire qu’il baissait les mains à l’arrivée de la course, Le terme « walkover » désigne une victoire par forfait et vient du fait qu’à cette époque, un participant à une course à un cheval gagnant par forfait était tout de même contraint de « parcourir » le parcours avant d’être déclaré vainqueur. En outre, pour les perdants, il y a le fait de soutenir le mauvais cheval « to back the wrong horse ».
Expressions relatives au cheval et au cavalier en course
La façon dont le cavalier traite le cheval nous amène à une autre expression: « to give one the head » qui signifie laisser à quelqu’un une totale liberté d’action et qui fait allusion à l’idée de laisser un cheval aller aussi vite qu’il le souhaite plutôt que de contrôler son allure avec les mors et les rênes. Il y a aussi « to give someone gyp », qui signifie causer une gêne ou une douleur sévère à quelqu’un, « gyp » étant la
contraction de « gee-up », l’ordre utilisé pour inciter un cheval à aller plus vite et à ne pas se reposer. Il y a aussi « chump at the bit » qui signifie être agité et impatient et qui fait allusion à un cheval fougueux qui tire sur le mors dans son empressement à bouger ; il y a aussi « against the collar » qui signifie quelque chose de fatigant, comme lorsqu’un cheval monte une côte et que le collier lui fait mal au cou, et « to ride roughshod over someone » qui signifie suivre sa volonté au mépris d’autrui et qui vient de l’époque où il était normal de monter des chevaux rustiques avec des têtes de clous laissées en saillie afin que les bêtes puissent monter n’importe où sans déraper.
À toutes ces provocations, un cheval répond par « to dig in your heels » qui signifie refuser de céder et qui vient de l’image d’un cheval refusant obstinément d’être mené en avant ; « to get the bit between the teeth » qui signifie se débarrasser de toute contrainte pour atteindre son objectif et qui vient d’un cavalier contrôlant son cheval en tirant sur le mors dans la bouche du cheval ; cependant, une fois que le cheval a « le mors entre les dents », le cavalier ne peut plus le contrôler. « To bite the hand that feeds one » signifie critiquer ou offenser quelqu’un dont on dépend financièrement : cette expression idiomatique a été inventée par Edmund Burke dans les années 1700 avec l’idée que les chevaux, si vous êtes négligent, peuvent mordre lorsque vous les nourrissez à la main, tandis que « to kick over the traces » signifie se débarrasser de toute contrainte et vient du fait que les « traces » sont le harnais dont un cheval essaie de se débarrasser pour pouvoir se débattre plus librement.
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D’autres expressions anglaises inspirées des chevaux
Les réactions des chevaux restent imprévisibles et têtues parfois, et en effet : « you can lead a horse to water but you can’t make it drink » (= on peut mener un cheval à l’eau, mais on ne peut pas le forcer à boire) est une expression idiomatique du XIIe siècle signifiant que les gens font ce qu’ils veulent comme ils veulent, d’où l’idée que l’on peut montrer à quelqu’un quelque chose qui lui sera bénéfique, mais qu’on ne peut pas l’obliger à l’accepter. « To flog a dead horse », inventé à la fin des années 1800, signifie gaspiller de l’énergie pour une cause perdue, une situation inaltérable ou quelque chose de déjà terminé et fait référence à un propriétaire de cheval ou à un cavalier qui frappait en vain son animal mort pour le faire avancer, et « to come a cropper » signifie tomber lourdement ou échouer de manière ignominieuse et serait dérivé de la partie arrière d’un cheval, la « croupe » ou « crupper ». En effet, au XVIIIe siècle, lorsqu’on tombait de cheval, on disait qu’on était tombé « neck and crop », c’est-à-dire la tête la première.
En fin de compte, toutes ces expressions sont plutôt évidentes à comprendre, « all horse sense », soit du bon sens terre à terre !
Cet article a été rédigé par Adam Jacot de Boinod, collaborateur du blog de Break Into English. Adam a travaillé pour la BBC et est l’auteur de « The Meaning of Tingo and Other Extraordinary Words from around the World », publié par Penguin Books.